Ce qu’il ne faut pas dire à un journaliste
Depuis 2009 la détection, est sous le feu des projecteurs. Il ne se passe pas une semaine sans qu’un article estampillé “chasse aux trésors” ne paraisse dans un magazine local. Hélas, beaucoup de journalistes se font une fausse idée de notre hobby, notamment en ce qui concerne les capacités d’un détecteur (profondeur et discrimination), le nombre de prospecteurs et surtout les lois. Pour ce dernier point, ils s’en remettent souvent à nos détracteurs ou à quelques gratte-papier,qui, par volonté de nuire ou simplement par ignorance, se révèlent au final en savoir encore moins qu’eux ! Viveladetection a été crée en partie pour remédier à cela. Dans le menu en haut du site, prospecteurs et journalistes peuvent trouver toutes les informations dont ils auront besoin pour rédiger un contenu traitant de prospection à l’aide d’un détecteur.
Les prospecteurs, quand ils parlent de leur loisir, sont passionnés. Quoi de plus normal me direz-vous ? Mais cette candeur peut parfois jouer des tours et se retourner contre nous tous. Hier, on nous a fait parvenir un article paru dans la Nouvelle République. Vous pouvez le consulter ici: http://www.lanouvellerepublique.fr/Indre-et-Loire/Actualite/Environnement/n/Contenus/Articles/2016/03/04/Des-chercheurs-de-tresor-surtout-le-dimanche-2641877#
On découvre dans ce petit témoignage, du bon et du moins bon et ce parfois dans la même phrase:
Tous les chercheurs de trésor n’ont pas ce profil un rien excessif. Ils sont très nombreux en France. Le dernier recensement avance à 40.000 le nombre de possesseurs de détecteurs de métaux.
Le début de la phrase témoigne d’une volonté de l’auteur de ne pas nous enfermer dans les stéréotypes véhiculés par nos détracteurs. C’est d’autant plus louable que beaucoup de pigistes se contentent de copier-coller les communiqués de presse de l’Happah qui, comme vous le savez tous, n’ont d’autre dessein que de tous nous assimiler à de dangereux délinquants du patrimoine. Hélas, à la fin de la phrase cela se gâte car le chiffre de 40000 prospecteurs est lui largement sous-estimé !
A la lecture de l’article, on voit tout de suite que Pierre, le prospecteur interviewé, n’a rien d’un pilleur ou d’un viandar. C’est le prospecteur lambda, passionné d’histoire, qui se met à la détection pour vivre sa passion sur le terrain. Nous sommes des dizaines de milliers dans son cas à pratiquer un loisir qui n’a aucune finalité financière. Pierre est honnête et avoue avoir détecté dans des endroits ou il n’a pas l’autorisation. Que celui qui n’a jamais détecté sans autorisation lui jette la première pierre ! (ohohoh). A VLD, nous n’aimons pas les chevaliers blancs et les donneurs de leçons qu’on retrouve d’ailleurs souvent en train de critiquer leurs collègues sur les sites internet et pages facebook gérés par nos chères fédérations. Soyons honnête, qui n’a jamais prospecté une foret domaniale sans autorisation ? Rappelez vous que de toute façon l’ONF refuse systématiquement le précieux sésame, alors qu’il s’agit de terrains publics, et que les prospecteurs avec leur détecteur, ne font pas plus de mal que les sangliers. Comme à notre habitude nous ne jugerons donc pas Pierre d’autant que ce dernier semble être de bonne foi. De surcroit, Pierre a entrainé un ami dans sa passion. Tout deux n’en font pas un commerce:
C’est vite devenu un véritable virus, on part à la chasse au trésor… Une sorte de petite frénésie mais qui n’a rien de chronophage, quelques heures parfois le dimanche. Les trouvailles ne sont pas terribles maïs c’est de l’ordre du symbole
Dans cet article, tout un chacun peut se reconnaitre. Hélas, même ce témoignage qui se veut innocent, contient des éléments qui donnent du grain à moudre à nos détracteurs. Pierre affirme qu’il est difficile de détecter en Tourraine: “il est difficile de détecter, la législation est très rigoureuse“
Non, Pierre, à partir du moment ou tu détectes hors site archéologique, que tu as l’autorisation du propriétaire et que tu respectes toutes les consignes que nous donnons sur ce site, la détection est un loisir simple à pratiquer. Rappelons que la détection de loisir est libre.
Le gros soucis est que le journaliste explique que Pierre, en amont, dévore tous les livres concernant « la petite histoire de la Touraine », fait un petit tour sur Google Maps et sillonne des sites, des voies romaines, où peut-être mais il prévient « peut-être », il pourrait trouver un jour, des pièces, en tout cas quelques vestiges rappelant d’anciennes civilisations.
On ne sait pas si ces mots sont ceux de Pierre ou ceux du journaliste. Il n’empêche qu’annoncer se servir de Google Maps ou de livres anciens s’apparente à une recherche; les trouvailles ne sont donc plus fortuites. Si vous effectuez des recherches avant de partir en détection, de grâce, gardez le pour vous et surtout ne vous étalez pas dessus car à ce moment loi vous tombez sous le coup de la loi 89.
Plus grave encore, sillonner des sites et des voies romaines avec un détecteur requiert une autorisation administrative réservée aux archéologues. Nous ne sommes plus du tout alors dans le cadre de la détection de loisir. Cela s’apparente même à du pillage archéologique. 2-3 mots glissés ici là peuvent vous faire basculer du statut de prospecteur de loisir à celui de délinquant.
Les mots s’envolent, les écrits restent. De manière générale nous ne saurions trop vous conseiller de faire attention à ce que vous écrivez sur les forum, groupes Facebook et surtout lorsque vous vous entretenez avec un journaliste. On ne sait jamais qui pourrait réutiliser vos écrits et surtout comment ils pourraient êtres déformés. Si vous avez un doute, il suffit de consulter la base de donnée documentaire gratuite mise en ligne sur Viveladetection. Nul doute que nos détracteurs ont déjà archivé cet article, pourtant innocent, dans leur base de donnée déjà bien fournie “prospecteurs=pilleurs”. Nul doute également qu’ils n’hésiteront pas à s’en servir pour montrer que tous les “prospecteurs sont en puissance des dangers pour le patrimoine” car ils détectent au mépris de la loi, c’est à dire sur site archéologique.