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La France ou le choix de l’obscurantisme

D’un coté de la Manche tout se passe au mieux dans le meilleur des mondes, alors que de l’autre on marche sur la tête. Les archéologues français sont -ils les plus bêtes d’Europe pour contester les bienfaits d’un tel partenariat avec les prospecteurs ? En France, tout le monde est perdant et la connaissance recule par ce choix de l’obscurantisme si bien qu’on peut légitimement se demander si nous n’avons pas l’archéologie la plus bête d’Europe.

Les rallyes anglais en sont la manifestation la plus visible du partenariat gagnant-gagnant au Royaume Unis entre archéologues et prospecteurs. En dehors de ces rassemblements, dès qu’une trouvaille intéressante est effectuée, elle est déclarée à l’agent de liaison puis référencée sur la base de donnée publique du Portable Antique Scheme. Dans le cas d’un trésor, la Couronne peut même se porter acquéreur. On comprend qu’au Royaume Unis la connaissance du passé avance beaucoup plus vite qu’en France grâce à la contribution des détectoristes. Sur le site du British Museum, on apprend même déjà aux jeunes enfants ce qu’est le Treasure Act et comment déclarer une trouvaille. http://www.pastexplorers.org.uk/fun/treasure

En France, les partenariats archéologues-prospecteurs étaient uniquement locaux et donc peu courant. Hélas depuis quelques années, ce n’est plus le cas. Une association minoritaire d’intégriste de l’archéologie dénonce systématiquement les archéologues qui collaborent avec les utilisateurs de détecteurs de métaux pour faire avancer leur recherche. On a même entendu un grand ponte de l’archéologie s’exclamer en pleine réunion officielle devant des prospecteurs que “tout ce que vous trouvez avec ou sans détecteur ne nous intéresse pas ! “ Cette personne n’est autre que Marc Drouet, sous directeur de l’archéologie au ministère de la culture ! Il précise que “même en labours maintes fois retournés et dégradé par le temps ou les engrais, ne présente aucun intérêt, ni aucune valeur scientifique.“: Les archéologues anglais, et plus précisément ceux du British Museum, plus grand musée public au monde, sont donc des incapables puisqu’ils appliquent eux cette méthode. Lors du rallye évoqué dans l’article précédent, un des responsables du projet est venu présenter photos à l’appui tous les trésors qui ont été déclarés et étudiés grâce au Treasure Act et au Portable Antique Scheme, et il y en a eu des dizaines !

Au délà de ces remarques qui bafouent tout esprit scientifique, on voit se profiler un problème sous-jacent. En effet, certains mandarins de l’archéologie, bien au chaud dans leur bureau, font tout pour protéger leur monopole qu’on met de plus en plus en concurrence avec le secteur privé. Les prospecteurs, mais aussi les associations locales de benévoles archéologiques sont des victimes collatérales de cette guerre qui fait rage en coulisse. Voici un article qui traite de ce sujet: http://www.lunion.fr/archive/d-20160215-G5YG78

Ces gratte-papiers inutiles n’ont pas tenu de truelles entre leurs mains depuis des années et pourtant ils essaient de garder la main mise en refusant toute ouverture. Leur but avoué, la mort de l’archéologie bénévole, que les fouilles soient exclusivement réservées à cette poignée d’universitaires bornés qui aujourd’hui refuse tout progrès et nous menace d’un inquiétant retour en arrière ! Marc Drouet, encore lui, expliquait sur France inter le  mai 2011 que “l’archéologie c’est un métier, l’archéologie c’est une affaire de professionnels. Ce sont des chercheurs, avec des techniques, avec des formations très pointues. On ne peut pas s’improviser archéologue comme on s’improvisait au 18ème siècle ou au 19ème siècle. Aujourd’hui c’est une démarche scientifique.”

Des archéologues avaient pris l’initiative de mettre en place une base de données participatives semblable à celle des anglais. Elle était alimentée par des découvertes de fouilles officielles mais aussi par les prospecteurs. Sous la pression de cette minorité d’intégristes, ce site ARTEFACT a été fermé début 2012. C’est l’application directe de l’idéologie décrite précédemment qui est prônée par cette poignée de tristes personnages à savoir qu’il est préférable qu’une trouvaille ne soit pas référencée et l’information perdue, plutôt qu’elle le soit via des prospecteurs et bientôt via des bénévoles amateurs.

Dans un avenir proche, archéologues amateurs et prospecteurs, ces troupeaux de barbares “non scientifiques” seront rangés dans la même catégorie fourre-tout de pilleurs potentiels. Et pourtant, il n’est pas si lointain le temps où Jean-Paul Demoule directeur de l’INRAP déclarait sur France3 en 2008 que les 20m² de terrains bitumés à la seconde en France se révélaient bien plus inquiétant que les dégâts occasionnés par une minorité de pilleurs. La vidéo est visible ici : https://www.youtube.com/watch?v=VQ5diYzcVHo&t=353s 

Certains prospecteurs français ne sont peut-être pas aussi disciplinés que leurs homologues britanniques, nos fédérations qui ne représentent qu’elles même sont certes incapables de faire la moindre chose depuis 15 ans, les “clubs” ne sont pas développés en France, est-ce pour autant une raison pour nous laisser faire ? A nous pour cela d’être irréprochable, de nous organiser professionnellement comme les anglais l’ont fait en leur temps afin de ne pas laisser une poignée de talibans s’arroger le monopole de la fouille exclusive.