Un prospecteur retrouve des avions de guerre
Alors que nos détracteurs nous assimilent à des pilleurs, voici un nouvel exemple qui prouve le contraire. Nos détracteurs aux moments des commémorations et anniversaires d’armistices ne manquent pas de mettre en avant des actes de pillages de sépultures de guerre. S’il ne faut pas nier leur existence, ce sont l’œuvre d’une minorité de charognards font honte à toute notre communauté et ne respecte pas la mémoire des soldats tombés quel que soit leur camp. Les amateurs de militaria ne sont pas non plus des fous dangereux qui démilitarisent obus et grenades dans leur garage comme les stigmatise les anti-udm. Non, quand un prospecteur tombe sur une plaque de soldat ou les restes d’un avion, il essaie d’en savoir plus, mène des recherches essaie d’identifier les acteurs ou ce qui a pu se passer. Bien souvent, les ffets personnels sont retournés aux familles et cela donne lieu à de bien belles histoires comme celle là: http://www.viveladetection.fr/lemouvante-histoire-de-la-bague-du-pilote-pfaff-tombe-en-1944/
Patrick Baumann, chasseur d’avions de guerre tombés du ciel
Muttersholtz (France) (AFP) – Depuis 30 ans, il creuse inlassablement la terre alsacienne à la recherche de carcasses d’avions abattus pendant la Seconde guerre mondiale. Archéologue aérien amateur reconnu, Patrick Baumann ranime le sacrifice de pilotes “portés disparus”, aujourd’hui tombés dans l’oubli.
Muttersholtz (Bas-Rhin), Maison des Loisirs. Patrick Baumann présente l’avancée de ses recherches à une assemblée de seniors à l’écoute, en âge d’avoir connu la guerre. Il est à la recherche depuis plusieurs mois d’un avion de reconnaissance anglais, abattu par un chasseur allemand et tombé à proximité du village, entre juin et septembre 1944.
“Selon la légende, son pilote aurait appartenu à la famille royale d’Angleterre. Quelqu’un connaîtrait-il le lieu exact où l’avion s’est posé ?” interroge en français puis en alsacien, l’historien amateur, représentant en vins dans le civil.
Quelques mains se lèvent, un octogénaire raconte avoir vu un avion tournoyer dans le ciel, au milieu d’une épaisse fumée noire avant de fondre vers le sol, tandis qu’il coupait des sarments de vignes avec son père. “On s’est réfugiés sous un poirier puis l’avion s’est écrasé quelques kilomètres plus loin. Le périmètre a ensuite été quadrillé par la Gestapo”, se remémore le vieil homme, confondant avec un bombardier américain, qui s’est abîmé à la même période sur la commune.
Dans la cohue des souvenirs, une autre confie, timide mais la mémoire encore vive, savoir que ce soldat “avait été ensuite exécuté par un gendarme allemand puis enterré dans le cimetière de la commune avant d’être rapatrié au Royaume-Uni” après la guerre.
Ces précieux récits, récoltés dans la mémoire des anciens témoins, sont autant d’indices qui permettront au chasseur d’épaves d’exhumer, un détecteur de métaux en main, les derniers vestiges d’aéronefs encore ensevelis.
Une chance aussi de compléter, ferraille après ferraille, les livres d’Histoire: “Il suffit d’un petit morceau de tôle, d’aluminium doté d’un numéro de série, d’une couronne ou d’une lettre pour retrouver dans les archives le type d’avion et le nom des pilotes qui l’occupaient”, explique ce grand gaillard de 59 ans, autant passionné par la Royal Air Force britannique que par la Luftwaffe allemande.
Au total, ce féru d’aviation aux connaissances encyclopédiques a répertorié plus des trois quarts des chasseurs et bombardiers tombés en Alsace, en Moselle et en Forêt-Noire lors des batailles du ciel de 1939-45. Aidé de son frère, il a également déterré les amas métalliques d’une vingtaine d’avions, dont les pièces sont venues compléter les collections de divers musées.
Parmi ses plus hauts faits d’armes figure la découverte en 1996 de 1.200 ossements humains appartenant à sept soldats américains, dans les restes d’un bombardier B24 Liberator, initialement porté disparu en Mer du Nord, qui s’était en réalité écrasé dans la forêt de Zinswiller, dans le nord du Bas-Rhin.
Ses diverses recherches lui ont valu des remerciements officiels des armées américaine, française et allemande.
Patrick Baumann estime pour sa part n’avoir fait que son devoir de mémoire envers de “véritables héros”, à peine âgés de 16 ou 17 ans au moment du drame. “Ces petits gars n’avaient même pas l’âge de conduire une voiture et pourtant on les envoyait larguer des bombes au dessus des lignes ennemies. Il fallait avoir le cœur bien accroché”, dit-il avec émotion, rappelant qu’un aviateur sur deux n’est jamais revenu.
Mais sa plus grande fierté restent les échanges qu’il a eus, lors d’une rencontre internationale près d’Obernai (Bas-Rhin), avec d’anciens pilotes allemands et britanniques dont les autobiographies ont longtemps trôné sur sa table de chevet.
“J’ai découvert que ces légendes vivantes qui s’affrontaient dans le ciel, nourrissaient en réalité les unes pour les autres un profond respect, au point d’aider parfois leurs ennemis à sauter en parachute à l’aide de fusées éclairantes”, raconte-t-il, intarissable. Lui qui n’a jamais pu passer son brevet de pilote le jour où il appris, à son grand désarroi, qu’il était daltonien.