Restitution de la plaque d’immatriculation d’un soldat de la Grande Guerre
Restitution de la plaque d’immatriculation d’un soldat de la Grande Guerre
La prospection à l’aide d’un détecteur électromagnétique de métaux est un formidable loisir, riche en émotions fortes ; en voici un bel exemple qui va à l’encontre de l’image du prospecteur pilleur, véhiculée par bon nombre de nos détracteurs.
Voici la plaque attribuée au soldat François Pons, immatriculé au bureau de recrutement de Cahors. Ce poilu est né le 18 novembre 1883 et il a été enregistré avec la classe 1899, quoique généralement la dite classe n’eût engerbé que des conscrits ayant atteint l’âge légal de 20 ans. Aurait-il devancé l’appel sous les drapeaux ou bien se serait-il engagé dans les armées de la république ? Cela dit, notre poilu est malheureusement mort « Pour la France » le 13 mai 1918 à l’hôpital Mixte de Boulogne (Pas-de-Calais).
Cette plaque a été découverte en Dordogne par Graal, délégué et membre de l’association du Fouilleur.
L’histoire ne s’arrête pas là car notre bon prospecteur s’est mis en quête de retrouver quelque descendance de ce soldat mort pour la France. Son initiative fut couronnée de succès. Ecoutons l’intéressé :
« Aujourd’hui, j’ai la joie de vous annoncer que la plaque d’immatriculation du soldat PONS François a regagné le logis de sa descendance directe, ce qui a procuré une joie énorme à sa petite fille Cécile, âgée de 75 printemps. Car après avoir fait du porte-à-porte, après avoir longuement discuté avec les gens des environs, j’ai obtenu des renseignements de première importance auprès de voisins et ma recherche a donc bien abouti. Et ce bout d’aluminium, tellement commun à nos yeux mais au combien précieux à ceux qui y découvrent un pan de la vie d’un proche parent, j’ai pu le rendre moi-même à qui de droit, à savoir à Madame Cécile et à son mari. L’histoire de Monsieur Pons François a été retracée autour d’un thé délicieux, accompagné de petits gâteaux, qui m’a été offert par ces gens d’une gentillesse inouïe. Il y aurait trop à dire sur cet instant magique que j’ai passé en leur agréable compagnie ; l’émotion était vraiment palpable. J’ai quitté Madame Cécile et son mari, d’un coeur léger et le sourire aux lèvres, me disant que la détection, c’était aussi des découvertes engendrant des rencontres propices à la manifestation d’une humanité qui, semble-t-il, n’est plus à la mode… »
Article paru dans le n°21 du Fouilleur. Merci à eux pour nous avoir autorisé à le publier ici.