Les mandarins de l’archéologie: scientifiques ou talibans ?
En France, les partenariats archéologues-prospecteurs étaient uniquement locaux et donc peu courant; mais ils avaient au moins le mérite d’exister. Hélas depuis quelques années, ce n’est plus le cas. Une association minoritaire d’intégriste de l’archéologie dénonce systématiquement les archéologues qui collaborent avec les utilisateurs de détecteurs de métaux pour faire avancer leur recherche; ce sont les anti-udm que nous dénonçons sur ce site. On a même entendu un grand ponte de l’archéologie s’exclamer en pleine réunion officielle devant des prospecteurs que “tout ce que nous trouvons avec ou sans détecteur ne l’intéresse pas !”
Cette personne n’est autre que Marc Drouet, sous directeur de l’archéologie au ministère de la culture ! Il précise que “même en labours maintes fois retournés et dégradés par le temps ou les engrais, ne présentent aucun intérêt, ni aucune valeur scientifique. Ces propos sont la preuve que nous ne sommes pas un danger pour les archéologues. Nos détecteurs de métaux classiques, vus l’aurez remarqué, ne pénètrent d’ailleurs que très rarement au delà de 20cm de profondeur. Attachons nous aux archéologues anglais, et plus précisément à ceux du British Museum, plus grand musée public au monde. Ce sont donc des incapables puisqu’ils appliquent eux cette méthode de collaboration avec les prospecteurs. Lors du rallye Week End Wanderer 2013, un des responsables du projet est venu présenter photos à l’appui tous les trésors qui ont été déclarés et étudiés grâce au Treasure Act et au Portable Antique Scheme, et il y en a eu des dizaines !
Au delà de ces remarques qui bafouent tout esprit scientifique, on voit se profiler un problème sous-jacent. En effet, certains mandarins de l’archéologie, bien au chaud dans leur bureau, font tout pour protéger leur monopole qu’on met de plus en plus en concurrence avec le secteur privé. Ces gratte-papiers inutiles n’ont pas tenu de truelles entre leurs mains depuis des années et pourtant ils essaient de garder la main mise en refusant toute ouverture. Leur but avoué, la mort de l’archéologie bénévole, que les fouilles soient exclusivement réservées à cette poignée d’universitaires bornés qui aujourd’hui refuse tout progrès et nous menace d’un inquiétant retour en arrière ! Pour eux l’archéologie ne peut être que scientifique, exercée par des professionnels avec les dernières technologies. Il est alors étonnant que beaucoup d’entre eux ne se donnent même pas la peine d’utiliser un détecteur de métaux. Rappelons aussi à ces gens la devise de Rabelais: “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme”. Tout est résumé ici dans deux articles publiés par Louis Pol Delestrée dont une Tribune du Monde en 2011: http://www.viveladetection.fr/archeologie-science-humaine-ou-monopole-detat/
Marc Drouet, encore lui, expliquait donc sur France inter le mai 2011 que “l’archéologie c’est un métier, l’archéologie c’est une affaire de professionnels. Ce sont des chercheurs, avec des techniques, avec des formations très pointues. On ne peut pas s’improviser archéologue comme on s’improvisait au 18ème siècle ou au 19ème siècle. Aujourd’hui c’est une démarche scientifique.” Pourtant, Mr Drouet, vos élucubrations sont une insulte à tout esprit scientifique. Mais d’ailleurs vous n’avez rien d’un scientifique. Vous êtes ancien élève de l’ENA (promotion René Char 1995), administrateur civil hors classe ayant exercé diverses fonctions au sein de plusieurs départements ministériels (intérieur, finances, équipement) avant de devenir depuis le 13 janvier 2010, sous directeur de l’archéologie au ministère de la culture et de la communication – Direction générale des patrimoines – service du patrimoine. Vous n’avez donc jamais touché une truelle de votre vie.
Encore plus fort. Des archéologues français avaient pris l’initiative de mettre en place une base de données participatives semblable à celle des anglais. Elle était alimentée par des découvertes de fouilles officielles mais aussi par les prospecteurs. Sous la pression de cette minorité d’intégristes, ce site ARTEFACT a été fermé début 2012 puis il a réouvert sans aucune trouvaille de prospecteur, c’est à dire dépourvu de 95% de son contenu. C’est l’application directe de l’idéologie décrite précédemment qui est prônée par cette poignée de tristes personnages à savoir qu’il est préférable qu’une trouvaille ne soit pas référencée et l’information perdue, plutôt qu’elle le soit via des prospecteurs et bientôt via des bénévoles amateurs. Et pourtant les bases de donnée participatives sont un outil moderne.
On peut légitimement craindre que dans un avenir proche, archéologues amateurs et prospecteurs, ces troupeaux de barbares “non scientifiques” seront rangés dans la même catégorie fourre-tout de pilleurs potentiels.
Et pourtant, il n’est pas si lointain le temps où Jean-Paul Demoule directeur de l’INRAP, (véritable archéologue et histoiren) déclarait sur France3 en 2008 que les 20m² de terrains bitumés à la seconde en France se révélaient bien plus inquiétant que les dégâts occasionnés par une minorité de pilleurs. Certains prospecteurs français ne sont peut-être pas aussi disciplinés que leurs homologues britanniques, nos fédérations qui ne représentent qu’elles même sont certes incapables de faire la moindre chose depuis 15 ans, les “clubs” ne sont pas développés en France, est-ce pour autant une raison pour nous laisser faire ?
A nous pour cela d’être irréprochable, de nous organiser professionnellement comme les anglais l’ont fait en leur temps afin de ne pas laisser une poignée de talibans s’arroger le monopole de la fouille exclusive.
Talibans,le terme me semble approprié pour nommer les membres de ce
groupuscule sectaire,ignorants de la réalité de la détection de loisirs et surtout,c’est le plus grave ,denués de tout esprit scientifique.
A l’heure du tout numérique ne pas percevoir la chance que represente
pour l’archéologie française ces milliers de detectoristes prêts,pour
peu qu’on leur en offre la possibilité,à partager leurs découvertes selon des protocoles que les professionnels de l’archeologie pourraient
leur proposer est tout simplement consternant.
Savoir qu’une masse considérable d’informations n’est pas exploitée,
voir perdue,pour des histoires de pré carré ou de phobies non traitées
constitue là, à mon sens, une véritable atteinte au patrimoine national.
Imaginons un instant que l’intelligence soit au pouvoir et qu’archéologues et prospecteurs fassent route commune;les uns apportant leur savoir et leurs grilles de lecture,les autres leur envie
de savoir et leurs artefacts par voie numérique.
Sans être devin,je suis persuadé que les cartographies des aires de diffusion et d’échanges s’en trouveraient grandement modifiées.
L’histoire y gagnerait et les prospecteurs aussi en participant à une
demarche collective.
Reste que la communauté informelle des prospecteurs a tout intêret
à se structurer pour se fixer des régles et s’imposer une deontologie.
Pour ma part je suis partisan de la création d’une instance nationale
avec l’instauration d’un permis de detecter comme cela se fait pour la
chasse.
Ce permis pourrait être délivré aprés avoir satisfait à un examen qui
exigerait des connaissances minimales en termes de legislation,
d’histoire et d’archéologie.
Les jurys seraient à cet effet composés paritairement d’archéologues
et de representants des prospecteurs.
S’il est sain de se révolter contre l’aveuglement et les excès de
certains pseudo-archéologues et d’affirmer haut et fort que les prospecteurs ne sont pas des délinquants,il est toutefois indispensable de s’assurer de la qualité des membres qui composent
le monde très hetérogène de la détection.
Il suffit pour s’en convaincre de se rendre sur certains forums où
des “rorophiles”ou “gogophiles” à la syntaxe très approximative
et la grossiéreté comme étendard,nourrissent en arguments nos détracteurs.
Loin de moi l’idée de concevoir une élite de la détection,mais toute
activité génére des régles et suppose des connaissances ,il en va
de la conduite automobile comme de la chasse ou toute autre activité
ayant une portée générale.
Je suis conscient que tout cela est plus facile à dire qu’à mettre
en oeuvre mais ce site qui semble vouloir s’inscrire dans cette voie,
peut constituer un point de départ intéressant.
Cordialement.
Je pense tout simplement que si l’on devait suivre les principes de ces archéologues anti udm, il faudrait interdire la conduite automobile aux non professionnels(puisque certains conduisent bourrés), il faudrait interdire la chasse et la pêche(puisqu’il y a des braconiers)etc…
Ce ne sont même pas des talibans,mais l’inquisition du 21ème siècle
Sourire à toutes et tous.
lorsque le TGV “PARIS-lILLE” a été construit, plus de cent sites archéologiques ont été découvert (chut + de cent…..)… Le TGV est passé, sans aucune mesure prise concernant les sites.
(chut ! les archéologues n’existaient pas… oui ou non ?) Mais nous, déjà, on creusait des trous de dix mètres de profondeur pour trouver une pièce (sourire).
j’aime bien le ton de ce site.